Savoir vendre
Les 10
objections les plus fréquentes... et leur
parade
Vous
êtes trop cher ! Je suis très satisfait de mon
fournisseur actuel ! Envoyez-moi une plaquette... Les techniques
d'un spécialiste
Qu'elle soit fondée ou serve uniquement à se
débarrasser du vendeur, une objection peut toujours se
contourner de manière astucieuse. Michaël Aguilar, auteur
de Vaincre les objections des clients et professeur à
HEC en Technique de persuasion, révèle ses meilleures
parades.
Info
ou intox ? Si le prospect essaie uniquement de botter en touche, il
n'a peut-être pas pris la mesure du bénéfice
lié à l'achat du produit. On pourra lui répondre :
"L'objectif n'est pas de conclure une vente aujourd'hui mais de
vous montrer tous les avantages de ma solution". En un mot, un
budget, ça se reconduit.
Trop
cher, peut-être, mais à quel point de vue ? Pour
Michaël Aguilar, "il faut explorer ce qui se cache
derrière ce reproche : trop cher par rapport au budget, à
la prestation, au concurrent… Il n'y a plus ensuite qu'à
adapter sa réponse." Par exemple, au regard d'une durée
de vie de vingt ans, le coût annuel devient sans doute
dérisoire. Autrement dit, une prestation ou un produit
apparemment cher ne l'est peut-être plus si l'on
considère son retour sur investissement.
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J'ai déjà un fournisseur et j'en suis
content
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Cette
objection n'appelle qu'une réponse : "C'est normal, mais vous
le serez moins quand vous nous connaîtrez." Michaël
Aguilar propose même de ne pas lésiner : "J'étais
aussi très satisfait des cabines téléphoniques avant
l'apparition du téléphone portable..." A accompagner d'un
sourire, bien sûr.
Attention : plus on contre une opinion, plus on la renforce.
Comme pour toutes les objections, il faut donc l'accepter. Il
s'agit par contre d'en découvrir les causes. On pourra
répondre : "Je ne comprends pas. Il me semble pourtant que ma
proposition correspond parfaitement à vos attentes. Qu'est-ce
qui vous fait dire ça ?"
D'après Michaël Aguilar, "si le prospect fait cette
réponse, c'est qu'il n'est pas convaincu. Dans ce cas, mieux
vaut mettre les pieds dans le plat." La solution consiste donc
à essayer de l'accompagner dans sa réflexion : "J'ai peur
que quelque chose ne vous ait pas plu dans ma présentation.
Sans arrogance, je suis vraiment un expert du domaine et voudrais
répondre à vos interrogations. Qu'est-ce qui vous fait
hésiter ? Je veux être sûr d'avoir fait mon travail
jusqu'au bout..."
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Je n'ai pas le temps de vous
recevoir
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Si le
produit ou la prestation s'y prête, une parade appropriée
sera : "Mon optique est justement de vous faire gagner du temps".
Mais plus largement, on pourra proposer un entretien qui durera
"uniquement le temps dont vous disposerez". "Précisez que la
présentation prendra 12 ou 14 minutes, mais pas 10 ou 15,
précise Michaël Aguilar : le prospect doit savoir que
vous vous êtes chronométré et ne sortirez pas du
temps imparti. S'il vous pose ensuite des questions, c'est qu'il
aura décidé de vous retenir."
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Envoyez-moi une
plaquette
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Si
vous l'osez, tentez un franc et joyeux "J'arrive ! C'est moi la
plaquette." Plus classiquement, vous pouvez tout à fait
opposer à votre prospect que si une plaquette pouvait vous
remplacer, vous ne le solliciteriez pas : un dossier ne peut se
substituer à une démonstration. Mais Michaël Aguilar
propose une autre méthode, consistant à répondre :
"J'ai trop de documentation et je ne sais laquelle vous adresser.
Je vous propose que l'on se voie d'abord. Au terme du rendez-vous,
je saurai laquelle vous correspond le mieux."
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Rappelez-moi dans quelques
mois
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Encore
une fois, arriver à cerner le contexte vous donnera les moyens
de trouver la parade la plus adaptée. Avec un simple
"Volontiers, mais qu'est-ce qui aura changé ?", vous en saurez
davantage. Et en tout état de cause, fixez un rendez-vous,
même six mois après.
Pour
Michaël Aguilar, il ne faut pas se démonter :
"Evidemment, heureusement que vous ne nous avez pas attendu. Mais
lorsque vous y aurez goûté, vous penserez la même
chose que nos clients…" Car, encore une fois, personne ne
réclamait le téléphone portable. Reste à
présenter au prospect vos plus belles
références.
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Il faut que j'en parle à mon
associé
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Soit
le prospect fait semblant de ne pas être le responsable, soit
il n'est effectivement pas le bon interlocuteur. Dans un cas comme
dans l'autre, la réponse suivante relancera l'échange :
"Est-ce lui qui décide ou décidez-vous ensemble ? Je vous
propose de convenir d'un nouveau rendez-vous avec
lui."